Il m’a été rapporté il y a quelques semaines le témoignage à juste titre énervé d’un patient ayant fait appel à la CTMG (Centrale téléphonique des médecins de garde), tôt le matin, un jour de semaine. Le patient voulait juste « avoir l’avis d’un médecin » pour des douleurs qui l’inquiétaient.
Le régulateur décide de l’envoi d’une ambulance. Sans la validation ni du médecin de garde, ni du médecin traitant, l’ambulancier décide une hospitalisation aux urgences du CHUV. Or la problématique médicale aurait pu être résolue par la visite à domicile du médecin de garde, sans hospitalisation…
Il faut déplorer, une fois de plus, une mobilisation injustifiée d’une ambulance, et une hospitalisation décidée par un ambulancier seul. Inversement, il peut arriver que l’ambulancier décide d’un maintien à domicile, s’exposant à des poursuites pénales très lourdes de conséquences, en cas de mauvaise appréciation de l’état clinique du patient.
Une mauvaise régulation de l’appel entraine une mobilisation ambulancière inutile et coûteuse (en particulier pour le patient qui devra s’acquitter d’une facture salée de 710 francs si l’assurance, à juste titre, conteste la nécessité du transport ambulancier), ainsi qu’une surcharge des urgences du CHUV.
Le régulateur obéit à des consignes aberrantes, qu’il faut à tous prix corriger. A quand cette correction ? C’est l’occasion de rappeler que la présence d’un médecin SVM dans la centrale CTMG pourrait mettre un terme à cette dérive initiée depuis plusieurs années déjà, et contributive d’une augmentation coupable des coûts de la santé .
DR JP Randin